La Porte Sainte de la Miséricorde
« Moi, je suis la porte. Si quelqu’un entre en passant par moi, il sera sauvé » (Jean 10, 9)
En cette année extraordinaire du Jubilé de la Miséricorde, le 8 Décembre 2015, la porte sainte de la miséricorde a été ouverte par le Pape François à Rome suivi par l’ouverture d’une porte sainte dans chaque diocèse. Franchir cette porte signifie que l’on reconnait Jésus-Christ comme seigneur et qu’on a au fonds du cœur un profond désir de conversion… le passage du péché à la grâce.
Lorsque j’ai vu qu’à la Basilique de la Visitation d’Annecy, Monseigneur Bovineau avait ouvert cette porte, je savais qu’il était important pour moi de m’y rendre. Je devais la passer dans un profond désir de me rapprocher de Dieu. Mon esprit y revenait sans cesse et j’ai eu enfin l’opportunité de m’y rendre avec une amie.
En arrivant aux abords de la Basilique, mes yeux tentent de trouver la porte… ne voyant rien de l’extérieur, je pénètre dans l’édifice et je vois la porte de la miséricorde, dame noble qui semble réunir les deux travées de bancs. Il y a un fascicule qui renseigne les « pèlerins » et une femme nous sourit, présence gratuite et invitante. Je me place face à la porte et je regarde la Fresque de jésus dans la nef qui semble me dire « viens je t’attends ». Passer la porte signifie pour moi, me rapprocher de Jésus et entrer plus profondément en Dieu, par lui et pour lui. Ce n’est pas un geste anodin et je mesure toute la dimension mystique qu’il implique. Le symbole est très fort.
Après avoir posé un genou à terre dans une profonde intériorité, je passerai la porte et c’est comme si Dieu avait posé un manteau sur mon cœur… Je suis entrée en lui et lui en moi… je repartirai sereine et apaisée un peu plus pleine de Dieu, un peu plus vide d’égo et sûr d’être aimée telle que je suis dans mon humanité. Je terminerai par le splendide écrit de Robert Lebel « Rentrer chez Dieu » qui raconte beaucoup mieux que moi-même la miséricorde de Dieu :
Rentrer chez Dieu comme on rentre chez soi,
Au bout de chaque jour, Au bout de nos voyages,
Et trouver près de Lui le repos de son coeur
Apprendre auprès de Lui ce que veut dire Aimer...
Et rallumer ce feu qu‘Il est venu répandre
Savoir Lui dire merci, Et demander pardon,
Et L'embrasser sans crainte à la face du monde !
Chercher dans Son regard à se perdre sans fin...
Silence bienheureux des gens simples qui se comprennent.
Tristesse et joie de l'âme, angoisse et espérance,
Passions et inquiétudes...Tout, tout passe dans nos yeux.
Il sait tout, c'est vrai. Il voit tout. Pourtant...
Il attend que nos cœurs se posent dans le Sien
Rentrer chez Dieu...Comme on rentre chez soi.
Fatigués, consumés, Mais capables d'aimer
Être là...Juste être là..Laisser tomber les bras...
Et puis se laisser prendre quand Il ouvre les siens.
Je T'aime, Dieu, je T'aime, Plus loin que tout amour,
plus fort que toute faute ; Et je me sais aimé,
Non pas tout seul, non, mais bien avec tous ceux et celles
Que Tu m'as confiés. Ils sont là à mes côtés,
Et je Te les apporte : Qu'ils entrent, eux auprès de Toi,
Comme on rentre chez soi...