Le silence intérieur

Publié le par Petite fleur du seigneur

Le silence intérieur

J'ai besoin d'air... d'un air pur et salvateur... comme un bourgeon qui tendrement essaye de casser le sol encore gelé. je suis montée ce jour en mon endroit.. Le Carmel de Mon coeur... Je suis arrivée un peu en avance d'humeur un peu morose. Dans la montée des lacets qui brodent la montagne, une voiture n'avançait pas. je regarde le compteur de ma voiture.. un petit 47 à l'heure. Heureusement que je suis partie de bonne heure pour la messe mais je suis agacée... Je tente de me dire que le temps des hommes n'est pas le temps de Dieu. J'arrive au Carmel alors que la voiture qui me précède s'y rend aussi. Je vois 4 personnes en descendre dont une femme voilée. Je ne peux m'empêcher de m'interroger. Que vient-elle faire ici alors qu'à priori tout porte à croire qu'elle est de confession musulmanne. le Seigneur l'y appelerait-elle ? Je rentre délicatement et doucement en longeant les larges voutes faites de pierres anciennes. J'y croise Soeur Joëlle qui m'embrasse et me souhaite la bienvenue.

La chapelle est encore très calme avec seulement 3 personnes en prière. Je me place à l'endroit habituel qui semble m'attendre. Je ressens des personnes venir et j'essaye vainement de parler à Dieu et de commencer à prendre un peu d'introspection. Je lis les textes du jour à la lumière naissante car les lampes ne sont pas encore allumées. Je ressens un homme venir s'asseoir devant et je jette un oeil distrait. C'est le Père Christian, l'aumônier du Carmel. il a l'air un peu surpris de m'y trouver, me sourit et me salue. Mon âme cherche la sienne. Nous sommes comme dans un jeu du chat et de la souris. En l'occurence, cest moi la souris qui le fuit, vient le chercher et le refuis encore.

La messe commence... Il y a beaucoup de personnes ce matin et elle a été très douce à mon coeur. J'ai bien aimé son homélie qu'il a faite sur l'évangile du jour. Ce texte est d'abord l'histoire d'une rencontre entre le christ et l'homme. C'est un séisme de différentes magnitudes qui peut s'échelloner de 1 à 9. Ce n'est pas une question de mieux ou de moins bien. Je repense à ma propre expérience. Lorsque j'ai reçu ce torrent d'amour venu de Dieu, cela a été un séisme intense. Je le qualifierais de 9...  Il a continué son homélie en nous parlant de nourriture. Nous mangeons chaque jour pour vivre et au bas mot, nous  consacrons environ 1/2 heure de notre temps à cela. Nous devons nous nourrir également par la parole et la prière avec au moins un temps équivalent à la nourriture terrestre. 1/2 heure qui doit s'imbriquer totalement dans notre vie. Sinon, nous ferons du surplace et notre rôle de chrétien s'étiolera. Automatiquement, ces paroles font écho en moi. Je repense à hier soir alors que le temps de prière m'attendait. j'ai fais le choix d'aller au lit et de prier une fois dans mon lit... Une prière d'obligation et non pas de ferveur et d'amour... Je me dois d'être plus rigoureuse si je veux avancer sur ce chemin et surtout si je veux que la relation que j'entretiens avec le Seigneur reste vivante.

Au moment de la sanctification des offrandes, je ressens fortement le christ descendre dans ces hosties... Je vois des ombres autour du Père Christian et une énergie d'un doux violet. Merci Seigneur de me permettre de te voir transmuer ce pain en ton corps et ce vin en ton sang. Je ferme beaucoup les yeux en tentant vainement de ne plus penser à ce qui me travaille... d'être tout à Dieu... tout à cet instant béni... C'est difficile pour moi alors je lui parle à mon Dieu comme je parlerai à un ami... je lui dis tout... et je me plains comme d'habitude... Je pleure en mon coeur en lui demandant du réconfort et de la patience... Soupir... Je ne suis guère vraiment la digne petite fleur du Seigneur et je m'en excuse.

J'irai m'agenouiller et demander pardon avant de prendre l'eucharistie au creux de ma main... C'est doux, c'est humble et puissant. La paix s'installe doucement en moi... comme un onguent qui viendrait guérir les ampoules que j'ai aux pieds et les herses qui pénètrent mon coeur. Oui, le Seigneur est grand... Dans l'assemblée, la femme voilée s'est jointe à nous. Elle a enlevé son voile et ira communier... Elle était chrétienne et je comprend que je dois aller au delà des apparences si je veux évoluer dans l'amour du Christ. Je vois dans la procession quelques paroissiens du bas de la vallée qui sont montés aussi pour entendre les enseignements du Père Christian.

Alors que la messe touche à sa fin, les personnes se retirent de la chapelle au fur et à mesure et un brouhaha s'installe alors que la porte est restée ouverte. Je souris intérieurement en me disant que l'on soit dans mon église habituelle ou dans un haut lieu chargé de spiritualité, les gens restent les mêmes. Cela m'ennuie quelque peu car je veux rester dans l'énergie de paix qui m'habite. J'entend une femme parler à un homme et je reconnais l'accent et la voix du Père Christian. Elle a du le remercier pour son homélie et lui, il lui répond "j'ai été très mauvais... Je me suis vautré et j'ai tourné autour sans arriver à saisir l'essentiel." Re sourire... J'ai beaucoup de tendresse pour lui, pour son humilité et son parcours... La porte se referme et le brouhaha s'éloigne... Nous sommes très peu à rester en prière... Je suis bien... devant le tabernacle et je choisi l'oraison à défaut de la randonnée pédestre... La paix est salvatrice pour moi.. ma prière est vraie et sans fard... Personne pour déranger mon introspection.. A un moment, les yeux fermés, mes pensées s'évadent comme si j'entrais dans le sommeil. J'ouvre les yeux et mon regard se dirige vers la statue à gauche.. je sursaute... Il me semble qu'il y a eu un mouvement comme un courant d'air.. comme si quelqu'un était là et m'observait.. Il n'y a plus rien... Je suis toute seule... Tout le monde est partie.. J'entends Soeur Joëlle venir débarasser les bancs qu'elle avait installer derrière... Il est temps que je me retire aussi... Je regarde autour de moi et je me dis qu'à chaque moment aussi dur soit il de ma semaine, je devrais revenir en ces lieux par la pensée...

Je vais aller mettre une bougie devant Sainte thérèse et après une dernière prière, je sors du monastère de mon coeur... Quelques personnes discutent devant ce lieu saint... Je reprendrais le chemin de la vallée en me gorgeant de la nature qui m'appelait. Je n'ai pas répondu à son appel du jour.. J'avais besoin de paix et d'introspection... Je la remercie intérieurement... j'irai à sa rencontre très bientôt... lorsque l'aube aura fait place à la lumière du jour dans mon coeur... J'en suis aux douleurs de l'enfantement... Il faut que je réagisse... ne pas laisser la poussière du quotidien venir ternir ce que je porte au fonds de moi... Tout l'amour des Cieux...

C'était encore une fois, l'expérience de la petite Fleur du Seigneur... Je t'aime Dieu... Si tu savais comme je t'aime ! Bien en dessous de toutes les couches de mon humanité et de mon mental, vis l'âme fidèle que tu m'as confié. Amen

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article